Aller au contenu

Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 6, 1797.djvu/91

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

différens ce me semble. Araminthe, a le plus beau corps du monde, sa figure est voluptueuse, ses grands yeux noirs et pleins de feu me promettent une ample éjaculation de son sperme, lorsque les parois de son vagin ou de son anus seront vivement électrisés du frottement de ma verge, j’en jouis, elle tient parole. Quelle nécessité y a-t-il, je vous prie, que les sentimens de mon cœur accompagnent l’acte qui me soumet le corps de cette créature ? Il me paraît encore une fois que c’est une chose très-différente que d’aimer et que de jouir, et que non-seulement il n’est pas nécessaire d’aimer pour jouir, mais qu’il suffit même de jouir pour ne pas aimer. Car les sentimens de tendresse s’accordent aux rapports d’humeur et de convenances ; mais ils ne sont nullement dus à la beauté d’une gorge, ou à la jolie tournure d’un cul ; et ces objets-ci, qui selon nos goûts peuvent vivement exciter les affections physiques, n’ont pourtant pas, ce me semble, même droit aux affections morales. Pour achever ma comparaison, Bélise est laide, elle a quarante ans, pas une grace dans toute sa personne, pas un trait régulier, pas un seul agrément, mais Bélise a de l’es-