me demanda si je voulais qu’on fit entrer les musiciens. J’y consens, répondis-je, je voudrais être vue de l’univers entier, dans l’état d’ivresse où je suis.
O ! ma bonne, ma chère bonne, me dit Olimpe, en baisant ma bouche avec ardeur, tu es bien putain, je t’adore ; voilà comme il faudrait que fussent toutes les femmes. Qu’elles sont imbéciles celles qui ne sacrifient pas tout à leurs plaisirs : ah ! qu’elles sont stupides celles qui peuvent avoir d’autres Dieu que Vénus… d’autres mœurs que celles de se prostituer sans cesse à tous les sexes, à tous les âges, à toutes les créatures vivantes. Oh ! Juliette, la plus sainte des loix de mon cœur, est le putanisme ; je ne respire que pour répandre du foutre ; je ne connais ni d’autres besoins, ni d’autres plaisirs : je voudrais être prostituée, mais l’être pour fort peu d’argent. Cette idée m’échauffe la tête à un point, que je ne puis dire : je veux qu’on me fasse voir à des libertins bien difficiles ; je veux être obligée d’employer mille ressources pour les ranimer ; je veux être leur victime ; qu’ils fassent de moi tout ce qu’ils voudront… je souffrirais tout… même des tourmens… Juliette, prostituons-