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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 9, 1797.djvu/30

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truite de toutes ces particularités, me dit Clairwil ; mais je veux que tu commences par te calmer… te tranquilliser, par recevoir nos excuses de t’avoir si mal reçue. Tu vas voir mon mari, tu l’aimeras, j’ose en être certaine… O ! Juliette, reconnais la main de la nature ; de tout tems, elle fit triompher le vice, tu le vois : tombée chez une femme vertueuse, vue toi-même comme une coquine, tu étais perdue ; mais tu nous ressembles… nous devons te sauver. Froids sectateurs de la vertu, convenez de votre faiblesse, et que le perpétuel empire du crime sur vos âmes de boue, vous impose à jamais silence. Brisa-Testa parut au même instant où son épouse finissait ces mots. Soit que la situation ne fut plus la même, soit que le calme où je me retrouvais, me fit voir les objets d’un autre œil, ce brigand ne me parut plus si affreux : l’examinant avec attention, je le trouvais fort beau ; il l’était effectivement. Voilà, dis-je à mon amie, un époux bien digne de toi ; fixe le, Juliette, me répondit Clairwil, et dis-moi, si tu t’imagines que les liens de l’hymen soient Les seuls qui doivent nous unir ? — Il est certain qu’il existe entre vous