Page:Sade - Les 120 Journées de Sodome, éd. Dühren, 1904.djvu/205

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de chaque sujet. Durcet aussi gris que ses confrères prit le cahier et voulut lire, mais les objets lui paraissant trembler et n’en pouvant venir au bout, l’évêque le remplaça et quoique aussi ivre que son confrère mais contenant mieux son vit il lut à haute voix tous à tous le nom de chaque coupable et sa faute, et aussitôt le président prononçait une pénitence analogue aux forces de l’âge du délinquent et néanmoins toujours fort dure. Cette cérémonie faite on exécuta. Nous sommes désespérés de ce que l’ordre de notre plan nous empêche de peindre ici les lubriques corrections mais que nos lecteurs ne nous en veulent pas, ils sentent comme nous l’impossibilité où nous sommes de les satisfaire pour ce moment-ci, ils peuvent être sûrs qu’ils n’y perdent rien. La cérémonie fut fort longue, il y avait 14 sujets à punir et on y mêlait de très plaisants épisodes ; tout fut délicieux sans doute puisque nos quatre scélérats déchargèrent et qu’ils se retirèrent si fatigués eux-mêmes, si ivres et de vins et de plaisirs que sans les secours des 4 fouteurs qui vinrent les prendre, ils n’eussent jamais pu gagner leurs appartements, où, malgré tout ce qu’ils venaient de faire, de nouvelles lubricités les attendaient encore. Le duc qui avait cette nuit-là Adélaïde, n’en voulut pas, elle avait été du nombre des corrigées et si bien corrigée par lui qu’ayant complètement versé du foutre en son honneur, il ne voulut plus d’elle ce soir-là et la faisant coucher à terre sur un matelas, il donna sa place à Duclos, toujours mieux que jamais dans ses bonnes grâces.