Page:Sade - Les 120 Journées de Sodome, éd. Dühren, 1904.djvu/283

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lier et qu’une langue de femme n’est bonne qu’à torcher un cul.“ L’aimable Duclos se mit à rire et continua ce qu’on va lire. — „Vous me permettez, messieurs,“ dit-elle „d’interrompre un instant le récit des passions, pour vous faire part d’un événement qui n’y a aucun rapport, il me regarde seule, mais comme vous m’avez ordonné de suivre les événements intéressants de mon histoire, même quand ils ne tiendront pas ces récits des goûts, j’ai cru que celui-ci était de nature à ne devoir pas rester dans le silence. Il y avait très longtemps que j’étais chez md. Fournier, devenue la plus ancienne de son sérail, et celle en qui elle avait le plus de confiance, c’était moi le plus souvent, qui arrangeais les parties, et qui en recevais les souds. Cette femme m’avait tenu lieu de mère, elle m’avait secourue dans différents besoins, m’avait écrit fidèlement en Angleterre, m’avait amicalement ouvert sa maison au retour, quand mon dérangement m’y fit désirer un nouvel asile, vingt fois elle m’avait prêté de l’argent et souvent sans en exiger la reddition, l’instant vint de lui prouver ma reconnaissance, et de répondre à son extrême confiance en moi et vous allez juger, messieurs, comme mon âme s’ouvrait à la vertu, et l’accès facile qu’elle y a fait. La Fournier tomba malade et son premier soin est de me faire appeler : „Duclos, mon enfant, je t’aime,“ me dit-elle, „tu le sais et je vais te le prouver par l’extrême confiance que je vais avoir en toi dans ce moment-ci, je te crois malgré ta mauvaise tête incapable de tromper une amie, me voilà fort malade, je suis vieille, et ne sais par conséquent ce que ceci deviendra ; j’ai des parents qui vont tomber sur ma