Page:Sade - Les Crimes de l’amour, 1881.djvu/156

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mépris ? Et en effet, que mérite de plus un lourdaud qui ose dire à celui qui partout a puni le vice : Montrez-moi des scélérats heureux, c’est ce qu’il faut au perfectionnement de l’art ; l’auteur des Crimes de l’Amour vous le prouve ! Non, Villeterque, je n’ai ni dit ni prouvé cela ; et pour en convaincre, j’en appelle de ta bêtise au public éclairé ; j’ai dit tout le contraire, Villeterque, et c’est le contraire qui sert de base à mes ouvrages.

Une belle invocation termine enfin la basse diatribe de notre barbouilleur :

« Rousseau, Voltaire, Marmontel, Fielding, Richardson, vous n’avez pas fait de romans (s’écrie-t-il) : vous avez peint des moeurs, il fallait peindre des crimes ! » comme si les crimes ne faisaient pas partie des moeurs, et comme s’il n’y avait pas des moeurs criminelles et des moeurs vertueuses. Mais ceci est trop fort pour Villeterque, il n’en sait pas tant.

Au reste, était-ce à moi que devaient s’adresser de tels reproches, moi qui, plein de respect pour ceux que nomme Villeterque, n’ai cessé de les exalter dans mon Esquisse sur les romans ; et d’ailleurs ces mortels per-