Page:Sade - Les Crimes de l’amour, 1881.djvu/237

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Il ne cesse de retracer des hommes horriblement corrompus et cruels, tourmentant sans relâche des épouses honnêtes et malheureuses.

Employant très-mal, la plupart du temps, les interminables loisirs que lui laissait le séjour forcé dans les prisons où s’écoula une grande partie de sa carrière, Sade écrivait, écrivait sans jamais se lasser. Il a laissé un grand nombre de manuscrits. M. Michaud, qui paraît avoir été bien renseigné à cet égard, en signale plusieurs dans la Biographie universelle : des contes, au nombre de trente (on ignore s’ils étaient en vers ou en prose) ; le Portefeuille d’un homme de lettres, 4 volumes (écrit à la Bastille en 1788) ; Conrad, roman tiré de l’histoire des Albigeois (saisi lors de l’arrestation de l’auteur, en 1801) ; Marcel, autre roman ; Isabelle de Bavière ; Adélaïde de Brunswick, deux romans historiques composés à Charenton ; les sujets sont du genre sombre, mais il n’y a d’ailleurs ni ordures, ni impiété ; des Mémoires ou Confessions qui paraissent avoir eu pour but de tenter une justification bien difficile : un journal en onze cahiers de la situation de