Page:Sade - Les Crimes de l’amour, 1881.djvu/74

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de repos, que l’échange ne fût proposé. Dès qu’il est jour, il vole chez le duc de Guise.

— Vous Raunai, dans ces lieux, lui dit le ministre étonné.

— Oui, monsieur le duc, moi-même, et la façon dont j’y viens, met à découvert, ce me semble, les intérêts qui m’y conduisent. Vous faites une injustice, monsieur, je la répare.

Le baron de Castelnau que vous retenez dans les fers n’est pas plus coupable que celui des officiers de votre parti qui le servent avec le plus de zèle ; c’était à nous de le punir, puisqu’il a dû nous trahir cent fois ; daignez le rendre à sa malheureuse fille que vous plongez au désespoir, et ne redoutez pas des ennemis aussi peu dangereux que lui.

Vous exigez le secret de l’entreprise, monsieur ; moi seul je puis vous le révéler : que le baron soit libre, à l’instant tout vous sera découvert ; n’imaginez pas que je veuille faire échapper une victime de vos mains, pour vous tromper après. Je vous demande la place et les fers du baron, et ma tête est à vous, si je manque au serment que je fais de vous dire tout.