Page:Sade - Les Crimes de l’amour, 1881.djvu/9

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Antoine de Bourbon, roi de Navarre, n’avait pu obtenir d’envoyer, en son nom, des ministres au congrès ; ceux qu’il avait députés avaient été obligés, pour être entendus, de prendre des commissions du roi de France ; Antoine ne se consolait pas de cet affront : c’était le Connétable qui avait fait la paix, il arrivait triomphant à la cour, il y venait avec l’intention de se ressaisir des rênes du gouvernement ; les Guise l’accusaient d’avoir pressé des négociations qui brisaient, à la vérité, ses fers, mais dont il s’en fallait bien que la France eût à se louer.

Tels étaient les principaux personnages de la scène, tels étaient les motifs secrets qui les animant les uns et les autres, allumaient sourdement les étincelles de haines qui allaient produire les affreuses catastrophes d’Amboise.

On le voit, l’envie, l’ambition, voilà les causes réelles des troubles dont l’intérêt de Dieu ne fut que le prétexte.

Ô religion ! à quelque point que les hommes te respectent, lorsque tant d’horreurs émanent de toi, ne peut-on pas un moment soupçonner que tu n’es parmi nous que le