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Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 1, 1799.djvu/10

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L’opinion commune croit la découvrir chez les Grecs, elle passa de là chez les Mores, d’où les Espagnols la prirent, pour la transmettre ensuite à nos troubadours, de qui nos romanciers de chevalerie la reçurent.

Quoique je respecte cette filiation, et que je m’y soumette quelquefois, je suis loin cependant de l’adopter rigoureusement ; n’est-elle pas en effet bien difficile dans des siècles où les voyages étaient si peu connus, et les communications si interrompues ; il est des modes, des usages, des goûts qui ne se transmettent point ; inhérens à tous les hommes, ils naissent naturellement avec eux : partout où ils existent, se retrouvent des traces inévitables de ces goûts, de ces usages et de ces modes.

N’en doutons point : ce fut dans les contrées qui, les premières reconnurent des Dieux, que les romans prirent leur source, et par conséquent en Égypte, berceau certain de tous les