Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 1, 1799.djvu/109

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grand que vous puissiez être, le sang de sa nation ne coule pas dans vos veines, et c’est un grand tort à ses yeux quand on veut prétendre à le régir ; amis, ennemis, tout vous condamne, tout attribue au desir de vous élever les malheurs dont vous affligez la France. On connaît vos prétentions à vous dire issu de la seconde race de nos rois, et à revendiquer la couronne à ce titre sur les descendans de Hugues Capet. Admettons un instant cette idée, la favoriserez-vous en rompant d’illustres alliances pour en contracter une si fort au-dessous de vous ? Ainsi, soit que vous aspiriez au plus haut degré de gloire, soit que vous vous contentiez de celui où vous êtes, dans tous les cas, vos projets sont indignes de vous ; monsieur le duc, vous devez aux Français l’exemple des vertus, peut-être avez-vous besoin d’en montrer plus qu’un autre pour effacer les torts dont on vous accuse. Que ce ne soit donc pas dans un moment tel que celui-ci, où la plus répréhensible des faiblesses vienne achever de répandre sur vos ac-