Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 1, 1799.djvu/129

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rer qu’on peut tout obtenir du Français par l’honneur, et rien par les supplices ; essayez-les monsieur, que vos bourreaux paraissent, vous verrez s’ils m’arracheront le moindre aveu. — Et quel est l’intérêt que vous prenez à Castelnau ? — Celui qui devrait vous émouvoir, l’envie d’épargner une injustice à l’homme qui conduit l’état ; eh ! monsieur, votre conscience ne vous en reproche-t-elle pas assez, sans vous noircir encore de celle-ci ? des discussions comme celles qui nous divisent, devraient-elles donc coûter autant ? Si les ennemis qui viennent de persécuter trente ans notre patrie, se préparaient à l’accabler encore, peut-être se repentirait-on d’avoir sacrifié tant de braves gens à des divisions qu’un seul mot pourrait arranger. C’est pendant les malheurs de la France qu’on regrette ceux qui savent la servir. L’infortuné baron de Castelnau tant de fois blessé sous vos yeux… tant de fois utile à l’état, ne mérite pas de finir ses jours sur un échafaud ; je vous demande encore une fois sa grâce avec instance,