Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 1, 1799.djvu/140

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croyons légitime ; rompez les barrières que vous élevez entre le gouvernement et nous, on ne nous y verra plus arriver que des réclamations à la main. Nous les avons posées ces armes, sitôt qu’un général en qui nous croyons pouvoir prendre confiance[1] nous a donné sa parole de faciliter nos desseins ; vous voyez l’estime que nous devons avoir pour des promesses qui n’ont été faites que pour nous tromper, que pour nous ravir des moyens de justification, et pour nous composer de nouveaux crimes ; mais qu’on n’imagine pas que la nation puisse s’abuser long-temps sur les projets des Guises à se frayer un chemin au trône ; il leur faut malheureusement pour y parvenir, le sang et les malheurs du peuple ; on les verra bientôt au comble de leurs vœux. Puissent ceux qui nous suivront se trouver bien de ces dangereux changemens ! si le contraire arrive… et il arrivera, nous aurons au-moins nous autres victimes, immolées par vous aujourd’hui,

  1. Le duc de Nemours.