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Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 1, 1799.djvu/150

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évènemens, je ne te survivrai pas d’une minute.

Ils pénètrent, le duc est seul ; mais des gardes restent en dehors. Raunai, dit monsieur de Guise, j’ai imaginé que la présence de celle que vous aimez ferait plus d’effet sur vous que des tourmens, et que la crainte de l’en voir accablée elle-même, suffirait à vous faire avouer ce que vous prétendez savoir. — Ainsi donc, répondit Raunai, vous abusez de la confiance que vous avez cherché à m’inspirer, et ce que vous avez exigé de moi, n’est que pour me trahir plus sûrement ? Ignorez-vous les conditions auxquelles j’ai consenti de vous instruire ? Avez-vous oublié que la liberté du baron en est la clause essentielle ? — Je n’imaginais pas qu’on dût composer dans les fers. Y sommes nous monsieur, dit Juliette avec fermeté ? Et seriez-vous assez lâche pour nous obliger à le craindre ? Notre sort dépend de Raunai, madame, dit le duc… qu’il parle, ou dans l’instant le cachot du baron va se fermer sur