Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 1, 1799.djvu/180

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dans la lice… il annonce fièrement que rien n’égale la beauté de Dolsé ; on le lui dispute, et plus de vingt guerriers terrassés par lui sont obligés d’aller s’avouer vaincus aux pieds de l’héroïne de Ceilcour, qui leur impose à tous différentes conditions remplies dès l’instant par eux.

Cette première partie du spectacle ayant occupé tout le jour ; madame de Dolsé qui n’avait pas encore eu le temps de se reconnaître, est conduite dans son appartement où Ceilcour lui demande permission de venir la reprendre dans une heure, pour lui faire voir ses jardins pendant la nuit ; cette proposition alarme un instant la naïve Dolsé… Oh ! ciel, lui dit Ceilcour, ne connaissez-vous donc pas les loix de la chevalerie ; une dame est dans nos châteaux en sûreté comme dans son propre hôtel ; l’honneur, l’amour et la décence, voilà nos loix, voilà nos vertus ; plus la beauté que nous servons nous enflamme, plus le respect nous enchaîne à ses pieds. Dolsé souriant à Ceilcour, promet donc de l’accompagner partout où il aura dessein de la