Aller au contenu

Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 1, 1799.djvu/215

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

emploie avec celle dont on attend le bonheur de sa vie ! — J’aime à vous voir un peu de sagesse… vous le voulez, j’irai vous voir… mais point de faste, que ce soit par cette différence que l’on reconnaisse celle qui doit exister entre ma rivale et moi ; je veux au moins qu’on dise que vous avez agi avec cette petite créature comme avec une femme avec laquelle on est en cérémonie, et avec moi, comme avec la plus sincère amie de votre cœur. Croyez, dit Ceilcour en s’échappant, que vos uniques desirs seront la règle de ma conduite… que je travaille un peu pour moi dans cette fête dont vous daignez accepter l’hommage, et qu’il serait bien difficile que j’en fusse satisfait si je ne voyais, dans ces yeux charmans, le plaisir éveiller l’amour et régner à côté de lui.

Ceilcour fut tout préparer ; il vit deux ou trois fois la comtesse dans l’intervalle, afin que rien ne pût refroidir les résolutions qu’elle avait prises ; il fit également deux visites secrètes à Dolsé qu’il ne cessa d’entretenir de sa flamme ;