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Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 1, 1799.djvu/232

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comtesse… mais je me fie à vous, et plus encore à votre aimable sœur ; ne m’abandonnez ni l’un ni l’autre, et je suis tranquille… La fée promet ; arrive en cet instant le génie vaincu, qui sollicite plus vivement encore les bontés de l’amante d’Oromasis… elle est déterminée ; un signal se donne ; la forteresse y répond… Partez, madame, partez, dit Oromasis ; le génie de la Lune vient de m’entendre, il est prêt à vous recevoir. — Eh ! comment voulez-vous, s’il vous plaît, que j’arrive sur le haut de cette roche, dont un oiseau aurait de la peine à atteindre le sommet. Alors la fée frappe l’air de sa baguette… — des cordes de soie que l’on n’avait point apperçues, tenant au rivage d’un côté… fortement attachées aux murs du fort par leur autre bout, se tendent avec roideur ; un char de porcelaine blanche, attelé de deux aigles noirs, descend rapidement du fort par le moyen des cordes qu’on vient d’indiquer. Dès qu’il est à terre, on le retourne avec vîtesse ; les aigles faisant face au fort, paraissent prêts à y remonter ; la