Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 1, 1799.djvu/265

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vissant leurs rochers, réunis à ceux qui partent de la terre, éclipsent aussi-tôt la lumière des cieux… toutes les divinités s’agitent, toutes frémissent ou combattent. Les torrens de bombes lancées par l’arme affreuse de Vulcain, les coups innombrables de foudre, mettent enfin le désordre parmi les géans. À mesure que les uns s’élèvent, les autres sont culbutés ; la vigueur, le courage de quelques-uns, les font cependant atteindre aux nuées même qui enveloppent les dieux ; l’espoir renaît, les rochers se rentassent, les géans reparaissent, ils se multiplient tellement, qu’on les distingue à peine au milieu des tourbillons de flammes et de fumées dont ils sont couverts… Mais les foudres redoublent également dans l’olympe, elles parviennent à dissiper enfin cette race présomptueuse, et à les précipiter à-la-fois dans le gouffre effrayant qui s’entr’ouvre pour les recevoir ; tout se renverse, tout s’écroule, on n’entend que des gémissemens et des cris ; plus la masse qui s’engloutit presse sur les bou-