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OXTIERN,


des pleurs d’une fille, sur toutes ces ames faibles et pusillanimes.

Derbac.

Heureusement pour l’humanité, qu’il en est bien peu d’aussi pervertie que la tienne !

Oxtiern.

C’est que je l’ai travaillée, mon ami ; j’ai beaucoup vu, beaucoup senti ; si tu savais où l’on arrive à force d’avoir trop éprouvé !

Derbac.

On fait du bruit, chez Ernestine… C’est Amélie ; on te desire, je le parierais… Heureux mortel !

Oxtiern.

Je te l’ai dit, la seule façon de se faire aimer des femmes, c’est de les tourmenter : je n’en connais pas de plus sûres.




Scène II.


Les précédens, AMÉLIE.
Amélie, au Comte.

Mademoiselle Ernestine, Monsieur, va passer dans cet appartement, pour vous parler quelques minuttes, si vos affaires vous le permettent.