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ACTE TROISIÈME.

Derbac, très appuyé.

Tout est éclairci, tu vois ce que c’est, Oxtiern ; Ernestine aura dit au Colonel, afin de lui déguiser son projet, qu’elle prétendait se servir de son frere pour se venger ; le Colonel le croit ; il ne veut pas que son fils se batte, lui-même viendra au rendez-vous.

Oxtiern, très vivement.

Et Ernestine y viendra aussi ?

Derbac.

Sans doute.

Oxtiern.

Elle y viendra vêtue de blanc ?

Casimir.

Cela est certain, Monsieur.

Oxtiern, avec les transports les plus féroces
et les plus énergiques.

Embrassez-moi, mes amis, nous cherchions des moyens de nous défaire de cette fille, le sort nous en offre un qui n’eut jamais d’exemple. (Plus froidement). Casimir, va dire au Colonel que je l’attends ; il fera nuit… Dis-lui que je serai vêtu de blanc ; qu’il attaque sans ménagement l’individu qu’il verra errer sous cet habit dans les ténebres.

Derbac, avec le cri de l’horreur.

Ah ! tu vas faire égorger la fille par les mains du père !