Page:Sade - Philosophie dans le boudoir, Tome 2, 1795.djvu/102

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion
96


ce rapport, elles reprendront le sérieux qui les rend importantes, elles protégeront bientôt les opinions, et l’on ne se sera pas plutôt disputé sur les religions, que l’on se rebattra pour les religions[1] ; l’égalité détruite par la préférence ou la protection accordée à l’une d’elles disparoitra bientôt du gouvernement, et de la théocratie réédifiée, renaîtra bientôt l’aristocratie. Je ne saurois donc trop le répéter, plus de Dieux, français plus de Dieux,

  1. Chaque peuple prétend que sa religion est la meilleure, et s’appuye, pour le persuader, sur une infinité de preuves non-seulement discordantes entr’elles, mais presque toutes contradictoires, dans la profonde ignorance où nous sommes quelle est celle qui peut plaire à Dieu, à supposer qu’il y ait un Dieu ; nous devons, si nous sommes sages, ou les protéger toutes également, ou les proscrire toutes de même ; or les proscrire est assurément le plus sûr, puisque nous avons la certitude morale que toutes sont des momeries dont aucune ne peut plaire plus que l’autre à un Dieu qui n’écoute pas.
si