si vous ne voulez pas que leur funeste empire
vous replonge bientôt dans toutes les horreurs
du despotisme, mais ce n’est qu’en vous en
moquant que vous les détruirez, tous les
dangers qu’ils traînent à leur suite renaîtront
aussi-tôt en foule, si vous y mettez de l’humeur
ou de l’importance. Ne renversez point leurs
idoles en colère, pulvérisez-les en jouant,
et l’opinion tombera d’elle-même.
En voilà suffisamment, je l’espere, pour démontrer qu’il ne doit être promulgué aucune loi contre les délits religieux, parce que qui offense une chimere n’offense rien, et qu’il seroit de la dernière inconséquence de punir ceux qui outragent ou qui méprisent un culte dont rien ne vous démontre avec évidence la priorité sur les autres ; ce seroit nécessairement adopter un parti, et influencer dès-lors la balance de l’égalité, première loi de votre nouveau gouvernement.
Passons aux seconds devoirs de l’homme, ceux qui le lient avec ses semblables ; cette classe est la plus étendue sans doute. La morale chrétienne trop vague sur les rapports de l’homme avec ses semblables, pose des bases si pleines de sophismes, qu’il nous est