nie porte sur un homme véritablement pervers,
ou elle tombe sur un être vertueux. On conviendra
que dans le premier cas, il devient à-peu-près
indifférent que l’on dise un peu plus de
mal d’un homme connu pour en faire beaucoup,
peut-être même alors le mal qui n’existe pas,
éclairera-t-il sur celui qui est, et voilà le malfaiteur
mieux connu.
S’il regne, je le suppose, une influence mal saine à Hanovre, mais que je ne doive courir d’autres risques, en m’exposant à cette inclémence de l’air, que de gagner un accès de fièvre, pourrai-je savoir mauvais gré à l’homme qui pour m’empêcher d’y aller, m’auroit dit qu’on y mouroit dès en arrivant ? non sans doute, car en m’effrayant par un grand mal, il m’a empêché d’en éprouver un petit.
La calomnie porte-t-elle au contraire sur un homme vertueux, qu’il ne s’en alarme pas, qu’il se montre, et tout le venin du calomniateur retombera bientôt sur lui-même. La calomnie, pour de tels gens, n’est qu’un scrutin épuratoire dont leur vertu ne sortira que plus brillante, il y a même ici du profit pour la masse des vertus de la république ; car cet homme vertueux et Sensible, piqué de l’injustice qu’il vient d’é-