le puniroit, il devient au contraire l’homme le
plus juste et le plus integre, s’il la favorise ou la
récompense.
Le vol est le second des délits moraux dont nous nous sommes proposé l’examen.
Si nous parcourons l’antiquité, nous verrons le vol permis, récompensé dans toutes les républiques de la Grèce ; Sparte et Lacédémone le favorisoient ouvertement ; quelques autres peuples l’ont regardé comme une vertu guerrière ; il est certain qu’il entretient le courage, la force, l’adresse, toutes les vertus, en un mot, utiles à un gouvernement républicain, et par conséquent au nôtre ; j’oserai demander sans partialité maintenant, si le vol, dont l’effet est d’égaliser les richesses, est un grand mal dans un gouvernement dont le but est l’égalité ; non sans doute, car s’il entretient l’égalité d’un côté, de l’autre il rend plus exact à conserver son bien. Il y avoit un peuple qui punissoit, non pas le voleur, mais celui qui s’étoit laissé voler, afin de lui apprendre à soigner ses propriétés : ceci nous amene à des réflexions plus étendues.
À dieu ne plaise que je veuille attaquer ou détruire ici le serment du respect des propriétés que vient de prononcer la nation ; mais me per-