sous celui de garçons. Martial, Catule, Tibule,
Horace et Virgile écrivaient à des hommes comme
à leurs maîtresses, et nous lisons enfin dans
Plutarque[1] que les femmes ne doivent avoir
aucune part à l’amour des hommes. Les Amasiens
de l’isle de Crète enlevoient autrefois des
jeunes garçons avec les plus singulières cérémonies.
Quand ils en aimoient un, ils en faisoient
part aux parens le jour où le ravisseur vouloit
enlever ; le jeune homme faisoit quelque résistance
si son amant ne lui plaisoit pas ; dans le
cas contraire, il partoit avec lui, et le séducteur
le renvoyoit à sa famille si-tôt qu’il s’en étoit
servi ; car dans cette passion, comme dans celle
des femmes, on en a toujours trop dès qu’on en
a assez. Strabon nous dit que dans cette même
isle, ce n’étoient qu’avec des garçons que l’on
remplissoit les serrails, on les prostituoit publiquement.
Veut-on une dernière autorité faite
pour prouver combien ce vice est utile dans une
république ? Écoutons Jérôme le péripatéticien ;
l’amour des garçons, nous dit-il, se répandit
dans toute la Grèce, parce qu’il donnoit du
- ↑ Œuvres morales, traité de l’amour.