languissant auprès d’elle, et ceux que la nature
commande pour les rejetons de son amour ; privées
de la possibilité de remplir aucun de ces
devoirs si sacrés pour son ame sensible, entends
la sans frémir, si tu peux, réclamer près de
toi ce superflu que ta cruauté lui refuse. Barbare,
ne sont-ce donc pas des hommes comme toi ; et
s’ils te ressemblent, pourquoi doit-on jouir quand
ils languissent. Eugénie, Eugénie, n’éteignez
jamais dans votre ame la voix sacrée de la nature,
c’est à la bienfaisance qu’elle vous conduira
malgré vous, quand vous séparerez son
organe du feu des passions qui l’absorbe ; laissons-là
les principes religieux, j’y consens, mais
n’abandonnons point les vertus que la sensibilité
nous inspire ; ce ne sera jamais qu’en les pratiquant,
que nous goûterons les jouissances de
l’ame les plus douces et les plus délicieuses ;
tous les égaremens de votre esprit seront rachetés
par une bonne œuvre, elle éteindra dans
vous les remords que votre inconduite y fera
naître, et formant dans le fond de votre conscience
un asyle sacré, où vous vous replierez
quelquefois sur vous-même, vous y trouverez
la consolation des écarts où vos erreurs vous
auront entraînées. Ma sœur, je suis jeune, je
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