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Ces sortes de plaisirs sont aujourd’hui très-communs parmi les hommes, et voici l’argument dont ils se servent pour le légitimer. Nous voulons être émus, disent-ils, c’est le but de tout homme qui se livre à la volupté, et nous voulons l’être par les moyens les plus actifs ; en partant de ce point, il ne s’agit pas de savoir si nos procédés plairont ou déplairont à l’objet qui nous sert, il s’agit seulement d’ébranler la masse de nos nerfs par le choc le plus violent possible ; or il n’est pas douteux que la douleur affectant bien plus vivement que le plaisir, les chocs résultatifs sur nous de cette sensation, produite sur les autres, seront essentiellement d’une vibration plus vigoureuse, retentiront plus énergiquement dans nous, mettront dans une circulation plus violente ; les esprits animaux qui se déterminant sur les basses régions par le mouvement de rétrogradation qui leur est essentiel alors, embrâseront aussitôt les organes de la volupté, et les disposeront au plaisir ; les effets du plaisir sont toujours trompeurs dans les femmes ; il est d’ail-