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ne lui appartienne pas ; il peut être à lui, comme n’y pas être, et dans le cas de l’incertitude, il ne peut ni ne doit jamais (puisqu’il a coopéré à l’existence de cette créature) se faire aucun scrupule d’avouer cette existence. Dès qu’elle peut lui appartenir, elle lui appartient, et tout homme qui se rendra malheureux par des soupçons sur cet objet, le serait de même quand sa femme serait une vestale ; parce qu’il est impossible de répondre d’une femme, et que celle qui a été sage dix ans, peut cesser de l’être un jour : donc, si cet époux est soupçonneux, il le sera dans tous les cas, jamais alors il ne sera sûr que l’enfant qu’il embrasse est véritablement le sien. Or, s’il peut être soupçonneux dans tous les cas, il n’y a aucun inconvénient à légitimer quelquefois des soupçons, il n’en serait, pour son état de bonheur ou de malheur moral, ni plus ni moins ; donc il vaut tout autant que cela soit ainsi ; le voilà donc, je le suppose, dans une complette erreur, le voilà caressant le fruit du libertinage de sa femme, où donc

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