Page:Sadi Carnot - Reflexions sur la puissance motrice du feu, 1824.djvu/117

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vapeur que celle qui a déjà agi dans le premier cylindre. Ainsi la vapeur, au terme de son action, a au moins quadruplé de volume. Du second cylindre elle est portée directement dans le condenseur ; mais on conçoit qu’elle pourrait être portée dans un troisième cylindre quadruple du second et où son volume deviendrait 16 fois le volume primitif. Le principal obstacle qui s’oppose à l’emploi d’un troisième cylindre de ce genre est la capacité qu’il faudrait lui donner, et les grandes dimensions qu’il faudrait faire acquérir aux ouvertures destinées à livrer passage à la vapeur[1]. Nous

  1. L’avantage de deux cylindres substitués à un seul est facile à apercevoir. Dans un seul cylindre, l’impulsion du piston serait excessivement variable du commencement à la fin de la course. Il faudrait que toutes les pièces destinées à transmettre le mouvement fussent d’une force suffisante pour résister à la première impulsion, et parfaitement assemblées entre elles pour éviter des mouvemens brusques dont elles auraient beaucoup à souffrir, qui même les auraient bientôt détruites. Ce serait surtout sur le balancier, sur les supports, sur la bielle, sur la manivelle, sur les premières roues dentées, que l’inégalité d’impulsion se ferait sentir et produirait les effets les plus nuisibles. Il serait nécessaire en outre que le cylindre à vapeur fût à la fois d’une force suffisante pour supporter la pression la plus élevée, et d’une capacité assez considérable pour contenir