Page:Saint-Amand - Madagascar, 1857.djvu/18

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Ainsi sur cette côte où la nature étale
Ses plus riches joyaux, la France Orientale
Surgira grande et forte aux yeux des nations ;
Ainsi tu fermeras des révolutions
Le dévorant abîme où t’entraînait vivante
Des Thiers et des Guizot la doctrine impuissante.
Ainsi s’apaiseront ces longs ébranlements
Dont ton cœur maternel a saigné si long-temps.
Car ceux-là qui jadis, le blasphème à la bouche,
Contre le Capital déchiraient la cartouche,
En voyant leurs labeurs si largement cotés,
Du pain pour leurs enfants, leurs vieux jours abrités,
N’iront plus demander à l’émeute inutile
Le bonheur qu’ils auront rencontré dans cette île.

En marche, en marche donc ! en marche ! que crains-tu ?
Tu tiens sous ton genou l’autocrate abattu ;
Ton astre étincelant sur le monde rayonne ;
Tu viens d’inscrire encor sur la grande colonne
Des noms prestigieux, émules de ceux-là
Que l’homme du Destin jadis y burina.
Dans ton ciel étoilé que la victoire azure,
Ta jeune aigle déploie une immense envergure ;
Paris voit dans son sein les peuples et les rois,
Au congrès de la paix, réglementer leurs droits.
Le monde avec respect t’admire dans ta force ;
Ton glaive brille encor comme au temps du vieux Corse ;
Aux champs de la Crimée on sait ce que tu peux,
Quand tu dis aujourd’hui : ce sera, je le veux.

Qui pourrait contester tes droits sur cette terre ?
Personne ne viendra, pas même l’Angleterre,