Page:Saint-Amant - 1907.djvu/103

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Ou plutôt on verrait périr
Tout ce qu’on voit croître et fleurir.

Aussi pleine d’un saint respect,
     Quand le jour se rallume,
La Terre, à ce divin aspect,
     N’est qu’un autel qui fume,
Et qui pousse en haut comme encens
Ses sacrifices innocents.

Au vif éclat de ses rayons,
     Flattés d’un gai zéphire,
Ces monts sur qui nous les voyons
     Se changent en porphyre,
Et sa splendeur fait de tout l’air
Un long et gracieux éclair.

Bref, la nuit devant ses efforts,
     En ombres séparée,
Se cache derrière les corps
     De peur d’être éclairée,
Et diminue ou va croissant,
Selon qu’il monte ou qu’il descend.

Le berger, l’ayant révéré
     A sa façon champêtre,
En un lieu frais et retiré
     Ses brebis mène paître ;