Page:Saint-Amant - 1907.djvu/104

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Et se plaît à voir ce flambeau,
Si clair, si serein, et si beau.

L’aigle, dans une aire à l’écart.
     Etendant son plumage,
L’observe d’un fixe regard,
     Et lui rend humble hommage,
Comme au feu le plus animé
Dont son œil puisse être charmé.

Le chevreuil solitaire et doux,
     Voyant sa clarté pure
Briller sur les feuilles des houx
     Et dorer leur verdure,
Sans nulle crainte de veneur,
Tâche à lui faire quelque honneur.

Le cygne, joyeux de revoir
     Sa renaissante flamme,
De qui tout semble recevoir
     Chaque jour nouvelle âme,
Voudrait, pour chanter ce plaisir,
Que la Parque le vînt saisir.

Le saumon, dont au renouveau
     Thétis est dépourvue,
Nage doucement à fleur d’eau
Pour jouir de sa vue,