Page:Saint-Amant - 1907.djvu/111

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Traversant notre heureuse vie,
Quel démon, dis-je, ami de l’eau,
Te conduit à Fontainebleau ?

Ce vain éclat de la fortune,
Qui bien souvent est importune
A ceux même qu’elle assouvit
De la grandeur qui nous ravit,
Aurait-il bien tant de puissance
Que de t’ôter la jouissance
Des plaisirs qu’on goûte à Paris,
Sans nul souci des favoris ?

Quel sujet doncque pourrait-ce être ?
N’est-ce point un désir champêtre
De visiter à ce printemps
Les bois, les rochers, les étangs,
Y voir nager l’ombre d’un arbre,
Contempler un palais de marbre,
Ou durant un temps chaud et clair
Regarder les ondes de l’air,
Qui semble trembler sur la terre
De la peur qu’il a du tonnerre ?
Puis admirant sur les sillons
Les ailes des gais papillons,
De mille couleurs parsemées,
Les croire des fleurs animées
Qui volent au gré des zéphirs