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PIEGES VARIKES I OQ

De pure et nouvelle ambroisie, Et mes sens par le goût séduits, Au nombre d’un sont tous réduits.

Non, le coco, fruit délectable, Qui lui tout seul fournit la table De tous les mets que le désir Puisse imaginer et choisir, Ni les baisers d’une maîtresse, Quand elle-même nous caresse. Ni ce qu’on tire des roseaux Que Crète nourrit dans ses eaux, Ni le cher abricot, que j’aime. Ni la fraise avecque la crème, Ni la manne qui vient du ciel. Ni le pur aliment du miel, Ni la poire de Tours sacrée, Ni la verte figue sucrée. Ni la prune au jus délicat. Ni même le raisin muscat (Parole pour moi bien étrange). Ne sont qu’amertume et que fange Au prix de ce melon divin, Honneur du climat angevin. Que dis-je, d’Anjou ? je m’abuse : C’est un fruit du crû de ma muse. Un fruit en Parnasse élevé. De l’eau d’Hyppocrène abreuvé.