Page:Saint-Amant - 1907.djvu/226

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Déjà paraît eu l’air une ardente colonne Qui, montrant le chemin que nous devons tenir, Sera notre soleil dans les nuits à venir.

A ces graves propos les plus mutins se taisent. De la sédition les bruits confus s’apaisent ; La peur s’évanouit, et l’applaudissement Est le signe certain de leur consentement.

Aussitôt, à marcher toute chose étant prête. Le sacré camp déloge, et Moïse, à la tête S’avançant à grands pas avecque son germain, Hausse, pour frapper l’onde, et la verge et la main. L’abîme, au coup donné, s’ouvre j usqu’aux entrailles ; De liquides rubis il se fait deux murailles Dont l’espace nouveau se remplit à l’instant Par le peuple qui suit le pilier éclatant. D’un et d’autre côté, ravi d’aise, il se mire ; De ce fond découvert le sentier il admire. Sentier que la nature a d’un soin libéral Paré de sablon d’or, et d’arbres de coral *, Qui, plantés tout de rang, forment comme une allée Etendue au travers d’une riche vallée, Et d’où l’ambre découle ainsi qu’on vit le miel Distiller des sapins sous l’heur du jeune ciel.

Là des chameaux chargés la troupe lente et forte Foule plus de trésors encor qu’elle n’en porte : On y peut en passant de perles s’enrichir. Et de la pauvreté pour jamais s’affranchir ; Là le noble cheval bondit et prend haleine