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Page:Saint-Amant - 1907.djvu/233

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moïse sauvé ? .o5

Il forme un arc en l’air, des ailerons le coupe, Ainsi qu’ont déjà fait les autres de sa troupe ; On le saisit de même, et comme eux sur l’arpent, Si tôt qu’il est lâché, d’oiseau devient serpent.

La pucelle au bel œil, quoiqu’aise de sa proie. Voit avec quelque peur l’incertaine lamproie, Et, remarquant ses plis, qui l’eau semblent chercher Tout à la fois et veut et n’ose la toucher. Mérary, tout auprès, le pied droit sur la rive, La main droite en avant et la vue attentive. Prend tant d’autres poissons qu’on dirait à les voir Qu’un miracle nouveau du ciel les fait pleuvoir. Ainsi, non sans plaisir, sur le vaste Neptune, Où j’ai tant éprouvé l’une et l’autre fortune^ Ai-je vu mille fois^ sous les cercles brûlants^ Tomber comme des cieux de vrais poissons volants. Qui, courus dans les flots par des monstres avides. Et mettant leur refuge en leurs ailes timides. Au sein du pin vogueur pleuvaient de tous côtés. Et jonchaient le tillac de leurs corps argentés.

Vile ÉPISODE

TERMUTH, PRINCESSE d’ÉGYPTE

Des gracieux zéphyrs l’haleine fraîche et lente Avait banni de l’air la chaleur violente ; Les sirènes des bois à chanter s’animaient, Et déjà dans les prés les fleurs se refermaient,