Page:Saint-Amant - 1907.djvu/238

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

SAtNT-VMANT

Ces nageurs blancs et doux%i venaient rendre hom-

[mage Mais sitôt que dans l’onde ils voyaient son image. Ils n’osaient l’approcher, de peur de troubler l’eai Et de faire périr un si rare tableau. Et même les poissons, farouches et stupides, Arrêtant en ce lieu leurs mouvements rapides, Témoignaient être atteints d’amour et de respect Aux traits majestueux de ce divin aspect.

Que si sa belle voix, en charmes sans pareille. Daignait de ces muets frapper parfois l’oreille, Soudain de leur défaut ils étaient consolés, Voyant en même temps tous les chantres ailés Qui poussaient à l’entour d’une gorge hardie Leur gaie et délicate et claire mélodie. Même les rossignols, en cet art si fameux. Devant un si doux son être muets comme eux. Voilà comme Termulh (ainsi se nommait-elle, Cette nymphe d’Égypte et si sage et si belle), Loin de la vaine pompe et du bruit de la cour, Passait sa noble vie en ce rare séjour.

Ville ÉPISODE

LU. CORTÈGE DE LA PRINCESSE

Noble fille du ciel, chère et divine Muse, Qui, loin de ce Parnasse où le monde s’amuse. Du sacré mont d’Horeb fréquentes les sommets,