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Page:Saint-Amant - 1907.djvu/240

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SAINT-AMANT

En rehaussait encor les pudiques attraits.

La nymphe étant montée en un grand char d’ivoire Qu’elle seule comblait de splendeur et de gloire, Trois licornes * de front, admirables à l’œil, Foulant à bonds légers, dans l’aise et dans l’orgueil, Les riches ornements dont la superbe Flore Emaille et rajeunit Cybèle, qui l’adore, L’emportent vers le Nil, mâchant l’or de leur frein, Au digne et beau milieu du magnifique train. Ces animaux captifs, mais joyeux de leurs chaînes, Avaient une amazone à gouverner leurs rênes ; Ils défiaient les airs, et, d’un œil enflammé. Semblaient pour le combat avoir le front armé : On aurait dit au moins qu’en leur noble insolence Ils voulaient rompre en lice avec leur fièrc lance, Et jamais, toutefois, leur courage bénin N’en montrait la vertu que contre le venin. Un prince qui régnait en l’ardente contrée Que borne à l’Orient le grand golfe Erythrée, Où virent les Hébreux tant d’ennemis noyés, Les avait pour tribut à l’Égypte envoyés. Ils passaient en blancheur le lustre de la neige ; Il n’est point de coursier plus adroit au manège Qu’ils l’étaient quand la vierge experte à les dompter Sous sa jambe et sa main les voulait agiter. Le royal appareil qui le char acompagne En diverses façons mesure la campagne. L’un fait caprioler * un barbe généreux