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2l4 SAINT-AMANT

Y donnaient au soleil leur baume et leur encens.

Le long- et droit canal que ce beau pré renferme S’ornait de deux beaux ponts qui de la terre ferme Aboutissaient à l’île, et l’art y faisait voir Des plus rares ouvriers* l’industrieux savoir. Là, les vieux rois d’Égypte et ses plus nobles mages Semblaient par le ciseau revivre en leurs images ; Chaque arche en portait une, et ces marbres levés Foulaient d’un pied vainqueur cent gestes achevés ; Là, pour le soin du corps, pour garantir ce fleuve Du reptile cruel qui dans ses eaux se treuve. Douze grilles de fer aux pointes de harpons Remparaient sûrement les arches des deux ponts ; Avec même industrie, et pour la même chose. D’un et d’autre côté cette onde était enclose ; Deux longs rangs de barreaux, faits du premier métal, Sur des murs de porphyre en gardaient le cristal ; Entre ces barreaux d’or cent piliers magnifiques, Sous des vases de jaspe ornés d’hiéroglyfiques. De distance en distance arrêtaient les regards Et d’un albâtre pur luisaient de toutes parts.

IXe ÉPISODE

LE BAIN DE LA PRINCESSE

u bord délicieux de l’onde fortunée Qui pour être plus libre était emprisonnée. Qui seule avait l’honneur, aux doux mois revenus,

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