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LETTRES ET PREFACES 223

pauATC délunt m’avait écrit tant de merveilles, vous récompense longtemps des trois autres que vous avez perdus, et me venge glorieusement des deux seuls que j’avais et que les bourreaux de Mahomé- tans m’ont ôtés de ce monde, le premier aux Indes Orientales, et le dernier en Candie. Pour ce qui est de mes petits intérêts, dont je n’espère rien sans votre assistance, je remets à vous en parler quand je serai à Paris, et m’assure, Monsieur, que vous ne m’y dénierez pas votre faveur, ni votre crédit, et que vous me pardonnerez bien la liberté dont j’en use avec vous. Je suis ici dans la belle maison de Prinçay du grand et illustre Monsieur le duc de Retz, qui a toutes les envies du monde que vous fassiez amitié ensemble, et j’y achève ce Moïse dont il est fait tant de bruit. Je vous le porterai à la fin de ce mois, et espère bien vous faire faire raison de votre santé que ce fameux cousin, le très cher Monsieur de Tilly, et moi avons bue et solennisée mille fois à Collioure. Cependant je vous supplierai de croire qu’il n’y a point d’homme au monde qui ait tant de passion à vous servir et à vous honorer, ni qui admire davantage votre rare mérite et vos éminen- tes vertus, que.

Monsieur, Votre très humble et très obéissant serviteur,

SAINT-AMANT.

De Prinçay, ea la duchc de Relz, ce i" avril i648.