Page:Saint-Amant - 1907.djvu/266

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gnance que j’ai à écrire sur ces matières-là, jointe au peu de satisfaction que l’on en reçoit, les uns disant, si elles sont trop longues, que c’est un livre qui est tout préface, comme certain ballet de la vieille cour, où se représentaient les tout-pourpoints et les tout-haut-de-chausses ; les autres disant, si elles sont trop courtes, que cela ne valait pas la peine de mettre la main à la plume ; ces choses, dis-je, bien considérées, m’avaient presque fait résoudre à n’en point faire du tout. Néanmoins, l’obligation où je me vois de répondre aux demandes et à la curiosité de quelques-uns de mes amis, tant sur quelques pièces dont j’avais parlé dans mes autres volumes que pour éclaircir quelques endroits de celui-ci, m’ont porté à les satisfaire en quelque sorte.

Je dirai donc que le poème de Samson, lequel je m’étais avancé de promettre dans mes premières œuvres, et dont il y avait déjà environ quatre ou cinq cents vers de faits qui ont été perdus,ne se doit point attendre, et que le siècle présent non plus que la postérité n’en diront ni bien ni mal ; car le déplaisir que j’eus de cette perte m’en fit laisser l’entreprise, et je n’y ait point songé depuis, ne m’en ressouvenant pas même d’un seul mot. Peut-être a-ce été autant pour mon bonheur que pour mon désavantage ; et peut s’en faut que je ne dise que je voudrais avoir aussi bien perdu toutes les autres pièces que j’ai faites ensuite, quand je viens à me représenter