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LEITHKS ET PREFACES 243

pourrais dire iiiille choses là-dessus, lesquelles ont été dites par d’autres avec plus d’éloquence que je ne saurais faire ; c’est pourquoi je les omettrai pour passer à mon sujet.

Quelques-uns qui croyaient que je donnerais le titre de Poème héroïque à cet ouvrage s’étonneront peut-être d’abord que je ne lui donne que celui 1 d’Idylle, lequel est à peine connu en notre langue, \ et qui n’est employé d’ordinaire qu’à de petites ma- tières narratives et fabuleuses, comme on le peut voir dans les Grecs et dans les Italiens ; mais quand ils auront vu de quelle nature est le dessin que je traite, et qu’ils sauront que j’en ai consulté notre illustre académie, j’espère qu’ils en seront satisfaits ; j’ai trouvé plus à propos d’étendre l’un que de rac-- courcir l’autre. Je sais ce que demande l’épopée. Je ’ n’ai ni principal héros agissant, ni grandes batailles, ni sièges de villes à produire ; mon ouvrage n’est que d’un jour entier, au lieu qu’il faut que l’épique soit d’un an ou environ. Le luth y éclate plus que la trompette ; le lyrique en fait la meilleure partie, et néanmoins, comme presque tous les personnages que j’y représente sont non seulement héroïques, mais saints et sacrés ; comme, dis-je, tout incapable et tout indigne que je suis, j’ose y représenter Dieu même en sa gloire et en sa magnificence, autant qu’il est possible à la bassesse d’une plume comme la mienne, je crois que je lui aurais donné le titre