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LETTRES ET PRÉFACES 247

donné un champ où, selon toute l’étendue de l’héroï- que, il eût eu lieu de montrer tout son courage et toutes ses forces, il se fût, possible, acquitté avec autant d’honneur des plus grandes choses que des plus petites. Ce n’est pas, dis-je, que, dans une cer- taine vanité secrète dont la Muse a bien de la peine à se défendre, il ne croit avoir produit quelques échantillons qui peuvent légitimer en quelque sorte la bonne opinion qu’il a de lui, et faire voir qu’il n’est jamais mieux dans son élément que lorsqu’il s’enfonce dans les sujets les plus graves et les plus sublimes ; mais c’est une flatterie de l’amour-propre que je désavoue tout à fait, et que je ne veux écou- ter en aucune des façons du monde.

Enfin, pour achever de justifier quelques points de mon ouvrage, et particulièrement sur ce que je rends des personnes habiles à la peinture et à la tapisserie en un temps où il semble que les arts n’étaient pas encore inventés, il suffira que je dise que cela n’était pas une merveille entre les Egyptiens, puisque, leurs lettres hiéroglyphiques étant presques toutes autant défigures et de représentations d’ani- maux et d’autres choses, il fallait de nécessité abso- lue que tous ceux qui savaient écrire sussent por- traire ; outre qu’ils se vantent dans Polydore Virgile d’avoir eu la peinture beaucoup de siècles avant les Grecs. Et quant à ce qui est de ce que je fais nager des femmes, c’est une chose toute commune non