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Page:Saint-Amant - 1907.djvu/276

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248 SAINT-AMANT

seulement à toutes celles des pays orientaux, mais à toutes celles de l’Occident et du Midi…

Dans un combat d’Elisaph et de Mérary contre un crocodile, je les fais accompagner de deux ichneu- mons privés ; et parce qu’il y en a beaucoup qui s’imaginent, à cause qu’on les appelle ordinaire- ment rats de Pharaon, que ce ne sont que de méchants petits animaux que la seule antipathie fait comploter avec le roitelet à la ruine de ce monstre, le plus dangereux, le plus grand et le plus horrible de tous les serpents, comme tous les naturalistes l’affirment, je dirai ce que j’ai vu d’un ichneumon à Paris, et que quantité d’autres personnes ont pu voir comme moi. Il est presque de la forme d’un blaireau, mais bien plus haut de jambes et d’un corsage bien plus menu, et bien plus allègre. Il a la tête approchant à celle du furet, les yeux vifs, le poil long et hérissé, comme les dards du porc-épic, et entremêlé tout de même de gris et de noir, et celui-là que j’allègue était si hardi, si fier et si cou- rageux, que je le vis non seulement se défendre contre deux ou trois lévriers à loup, mais se jeter sur eux tout le premier avec tant d’impétuosité et tant de vigueur qu’on eut toutes les peines du monde à lui faire lâcher prise.

Pour le crocodile, bien qu’il soit assez connu partout par ceux que l’on voit pendus dans les cabi- nets des curieux, chacun ne sait pas qu’il y en a