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Page:Saint-Amant - 1907.djvu/277

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LETTUES ET PREFACES 249

de vingt-cinq, voire de trente pieds de long, et que c’est un animal qui croît tant qu’il vit ; et partant, ce n’est pas peu de chose que deux hommes ayant pu en venir à bout.

A la fin de ma pièce, jefais une description d’une nuit dans laquelle je m’arrête à parler, entre autres choses, de certains vers luisants qui volent comme les mouches, et dont toute l’Italie, et tous les autres pays du Levant sont remplis. Il n’y a rien de si agréable au monde que de les voir, car ils jettent de dessous les ailes, à chaque mouvement, deux bran- dons de feu gros comme le pouce, et j’en ai vu quelquefois tous les crins de nos chevaux tout cou- verts, et tous nos propres cheveux mêmes. Ils volent en troupe comme des essaims d’abeilles, et l’air en est si plein et rendu si éclatant qu’on verrait à se conduire aisément sans autre lumière, n’était qu’on est ébloui de leur nombre et de leur agitation.

Mais je ne m’aperçois pas que je fais insensible- ment un commentaire au lieu d’une préface ; toute- fois, puisque cel a sert à l’intelligence de mon sujet, il ne se faut point mettre en peine de ce que l’on en dira ou non. Et je m’assure que ceux qui n’ont pas tant voyagé que moi, et qui ne savent pas toutes les raretés de la nature pour les avoir presque tou- tes vues comme j’ai fait,ne seront point marris que je leur en apprenne quelque particularité…

Je voudrais bien, pour conclusion, dire quelque