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LETTRES ET PRÉFACES 253

lieu-là qu’en un autre, puiscju’il s’en trouve presque dans toutes les rivières. Le bon du Bartas, qui n’é- tait pas un ignorant, dit en parlant de la nuit qui dure trois jours :

La palpable noirceur des ombres memphitiques.

Il dit encore en un autre endroit, parlant de Moïse adopté par la fille de Pharaon :

Et celui-là, qui doit d’un bras haut élevé Foudroyer sur Bubasle, et de honte éternelle Flétrir la cour de Memphc, est agrandi par elle.

Donc il croyait que la cour de Pharaon fût à Mem- phis,et,rsi je l’ai cru comme lui, Joseph, Philon Juif, et plusieurs autres, ne font voir rien de contraire. Si je nesuis pas le seul qui fasse naître Moïse plus de 300 ans après l’entrée des Israélites en Eîçypte, cela m’est excusable, et je l’ai tiré de ce que dit Joseph, ch. 5, liv, 2, p. 56, où il met en tête les afflictions des Hébreux en Égypte par l’espace de 400 ans. Mais je ne trouve pas, sauf votre meilleur avis, que moR Mérary m’oblige à me rendre à ce que vous dites : car outre qu’il y peut avoir plusieurs hommes de même nom, celui-là n’est qu’un personnage supposé, non plus que monElisaph, et je n’ai pas prétendu le don- ner comme un des trois enfants deLevi. En tout cas, le fameux anachronisme de Virgile touchant Didon m’autorise et me garantit, et montre assez authenti- quement qu’il est permis d’en faire dans les poèmes