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héroïques. Vous me direz peut-être, Monsieur, que mon ouvrage n’en porte pas tout à fait le titre ; mais, étant à peu près de même nature, je le lui aurais pu faire porter si j’en eusse voulu croire quelques-uns des plus capables. Pour le vœu que je fais faire à Jacob de bâtir un temple, il est très vrai que je n’en- tends qu’un autel particulier, encore que Diodatc (Genèse, 28, 22) le tourne Casa di /)jo, et je n’ignore pas que ce fut Salomon qui, sur le dessin de David, fit bâtir celui que l’on pouvait nommer à bon droit la merveille du monde.

Quant à l’hyperbole/iar l’endroit le plus dur^ qae direz-vous lorsque vous repenserez à tous ceux des grands poètes ? et qu’est-ce au prix de celui de l’A- rioste, qui fait voler des éclats de lance si hautqu’ils montent jusqu’à la sphère du feu d’où ils redescen- dent en terre tout allumés ? Qu’est-ce en compa- raison des efforts que le Stace fait faire à Capanée sur les murailles deThèbes ? Aussi, Monsieur, dites- vous très pertinemment que cela est permis au mé- tier ; mais je crois que c’est plutôt par un endroit légitime que par une excuse licencieuse ; autrement, il n’y aurait rien qui excitât l’admiration, et c’est une des choses les plus propres et les plus particu- lières qui soient en ce genre d’écrire. Oserai-je dire à une personne qui le sait incomparablement mieux que moi qu’il y a des façons de parler dans la sainte Ecriture même où 11 ne faut pas y prendre tout au