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Page:Saint-Amant - 1907.djvu/283

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LETTRES ET PREFACES 255

pied de la lettre : qu’elle use de figures quelquefois, et que quand Samson défait et tue mille hommes, lui tout seul, d’une mâchoire (ce que je tiens indu- bitable pourtant), il y paraît quelque chose qui passe l’hyperbole et le merveilleux. Il est vrai que Dieu l’assistait spécialement, et que, l’assistant, rien ne lui était impossible ; mais, en vérité, ne pouvait-il pas assister aussi bien celui que je fais combattre pour la défense de songrand et fidèle serviteur Moïse ? Ne pouvait-il pas donner des forces extraordinaires aussi bien à l’un qu’à l’autre ?

Je veux que tant de naturalistes que vous m’allé- guez tiennent que les écailles du crocodile sont impénétrables à toutes sortes d’atteintes. Ils n’en étaient peut-être pas mieux informés que nous, et, quand cela serait, c’est d’où je tire la grandeur de mon action. Par le palmier, j’entends celui qui porte les dattes, et non les cocos. Il ne laisse pas d’être bien plushaut que ne l’ont écrit les anciens. Il s’en trouve en l’Égypte, et pas l’autre arbre qui produit la liqueur qu’on appelle vin de palme, et qui ne porte point de fruit : j’entends le palmiste qui est de la hauteur que vous dites ou environ. J’en parle non sur le rapport d’autrui, mais pour en avoir vu en divers lieux, et il n’est pas incroyable qu’il ne s’en trouvât, dès lors, sur le bord du Nil, outre quede pareilles suppositions doivent bien être souffertes à ceux qui ont droit de tout feindre, ou, pour mieux