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Page:Saint-Amant - 1907.djvu/299

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APPENDICE 27 1

Oui par <lo f ; iux moyens le beau lustre en efface, L’employant à corrompre, afin d’en agir mieux, Les grands, et les petits, les jeunes et les vieux, El sous un nom de ferme, et trompeur et plausible. Abusant du droit même, et du devoir visible, Vole Roi, perd État, et des meilleurs sujets Fait d’humbles mendiants, et de tristes objets. Dis-lui qu’autant je bais ceux dont l’énorme crime Semble faire un bâtard d’un prince légitime (1), Couvrant de sa figure un airain déguisé, Qui bien que traître et vil, pour noble est exposé. . .

En terminant, la Lune souhaite de voir la Reine don- ner bientôt le jour à un Dauphin, et promet d’assister en Lucine aux couches royales :

D’en prendre tout le soin, et de son noble fruit i Semer par tout le monde et la gloire et le bruit.


L’achevé d’imprimer de la Lune parlante est du 19 novembre iGfii, c’est-à-dire postérieur de 18 jours à la naissance du Dauphin (i »"’ novembre i66i), il tranche d’une manière définitive, en faveur de Loret et de Fr. Colletet, la date de la mort de Saint-Amant (décembre 1661), date désormais à l’abri de toute contestation. Mais il reste à savoir si ce petit poème a eu pour son auteur l’influence néfaste que luia attribuée Brossette.

(F. Lachèvre, Bulletin da Bibliophile, 1900.)

(1) Il ne faudrait pas voir là une allusion au légendaire mas- que de fer. 11 s’agit des faux-monnayeurs. L’abus des métaphores, comme Ta noté M. Lachèvre, donne quelquefois des résultats curieux.