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Page:Saint-Amant - 1907.djvu/57

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Tenez-vous donc pour assuré
Que cet ennemi conjuré
Qui tant de faux desseins embrasse
En ce lieu propre à l’en punir
Sera reçu de bonne grâce,
S’il nous oblige d’y venir.

Tantôt, après minuit sonné,
Ayant chez moi fait la retraite,
D’un soin aux muses adonné,
J’écris comment Amour me traite.
Tantôt méprisant son pouvoir,
Quoique sans yeux, je lui fais voir
Par quel moyen on le surmonte,
Je me guéris des maux soufferts,
Et d’une généreuse honte
Ma raison brise tous ses fers.

Tantôt, d’un son qui me ravit
Et qui chasse toute manie,
La sainte harpe de David
Prête à mon luth son harmonie.
Puis, jusqu’à tant que le sommeil,
Avec un plaisir sans pareil,
Me vienne sciller la prunelle,
Je lis ces sacrés Testaments
Où Dieu, d’une encre solennelle,
Fait luire ses hauts mandements.